ENVIRONNEMENT

Kinshasa : une nouvelle usine de recyclage des déchets plastiques

La ville de Kinshasa s’est dotée d’une usine de traitement et de recyclage des bouteilles en plastique, pour combattre l’un des fléaux qui empoisonnent la vie des Kinois

. Le président  Félix Antoine Tshisekedi Thsilombo a inauguré ce jeudi l’usine Kintoko Plast du groupe Angel Cosmetic à Kingabwa, dans la commune de Limete. 

Cette unité industrielle est spécialisée « dans la stabilisation, le traitement et le recyclage des déchets organiques et inorganiques ».

Construite par la société OK Plast, partenaire de la ville-province de Kinshasa dans le cadre du projet d’assainissement dénommé Kintoko,  cette nouvelle usine a la capacité de recycler environ 50.000 tonnes de déchets par jour dans une ville qui croule sous des montagnes d’immondices.

Première en Afrique centrale et deuxième en Afrique après le Nigéria, cette unité industrielle dont l’investissement s’élève à 15 millions de dollars américains, inscrit la République démocratique du Congo (RDC) parmi les pays-solution en matière de développement durable.

Le gouverneur de la ville-province de Kinshasa, Gentiny Ngobila, a expliqué que le programme quinquennal de son gouvernement régional vise à faire de la capitale congolaise « une mégapole attractive, résiliente, rayonnante et attrayante où il fait bon vivre.

Selon M. Ngobila, la ville de Kinshasa bénéficie, en contrepartie, d’une redevance équivalente à 1% du montant total des dépenses engagées pour l’achat des bouteilles Plast PET ramassées.

La ville de Kinshasa est réputée pour ses amas d’immondices et ses rivières couvertes de bouteilles en plastique, qui lui ont valu de passer du surnom de « Kin la belle » (du temps de la colonisation belge et dans les années qui ont suivi l’indépendance du 30 juin 1960) à « Kin la poubelle ».  

Plusieurs projets ont été lancés pour assainir la gigantesque ville, dont celui de Kintoko Plastina inauguré jeudi. Mais aussi celui de Clean Plast, qui emploie une centaine de personnes dans le même quartier populaire et déshérité de Kingabwa.

Cette usine de recyclage de déchets organiques et inorganiques ne tourne toutefois encore qu’ à 20% de sa capacité, selon son directeur technique, Jagdeep Pandya. 

En partenariat avec la mairie de Kinshasa, la société a installé 15 sites de collecte de déchets plastiques dans la ville où environ dix tonnes sont collectées quotidiennement. L’objectif est de mettre sur pied au moins deux sites dans chacune des 24 communes de la capitale et récolter 4.000 tonnes de déchets par mois, selon le directeur gérant de Clean Plast, une entreprise créée en 2018, Alexander Bamanisa. 

A Kinshasa, des initiatives privées sont prises notamment par des organisations de protection de l’environnement sans pour autant venir à bout du phénomène de pollution.

En 2008, dans le cadre d’un projet couvrant neuf communes de la capitale et ayant pris fin en août 2015, l’Union européenne avait injecté un million de dollars par mois pour l’évacuation des déchets ménagers. 

En octobre 2019, M. Tshisekedi avait lancé « Kin Bopeto » (Kinshasa propre), une opération contre l’insalubrité dans la capitale, piloté par les autorités urbaines.

Depuis, seules quelques poubelles ont été installées dans certains quartiers de Kinshasa, où la production journalière de déchets est estimée à 9.000 tonnes, selon la mairie.

Sylvain OTOKO