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Élections en RDC: Adolphe Muzito veut convaincre la Céni

La Commission électorale nationale indépendante (Céni) poursuit ses consultations auprès de l’opposition pour tenter d’obtenir son adhésion au processus électoral à cinq mois des élections générales.

Avec notre correspondant, Patricia Kimpinde

L’opposition juge le processus devant mener aux élections opaque et truffé d’irrégularités. Après Martin Fayulu, Matata Mponyo, Delly Sesanga, le camp de Moïse Katumbi vendredi dernier, c’est l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito, candidat déclaré à la prochaine présidentielle et président du parti « Nouvel Élan » qui a été reçu ce lundi par le président de la Ceni, Denis Kadima. 

L’ancien Premier ministre a apporté des chiffres et preuves à l’appui pour faire fléchir la Céni. Adolphe Muzito conteste d’abord les listes électorales présentés par la Céni après l’opération d’enrôlement des électeurs. Il conteste également la loi de répartitions des sièges déjà promulguée ainsi que la composition actuelle de la Céni, qu’il juge « non consensuelle ».

Pour l’ancien chef du gouvernement, il est hors de question d’organiser les scrutins le 20 décembre sans recenser les électeurs des territoires de Kwamouth, Masisi et Rutshuru confrontés aux défis sécuritaires. Exclure ces territoires consacrerait la balkanisation et modifierait le corps électoral, estime-t-il.

La coalition de l’ancien président Joseph Kabila, Front commun pour le Congo (FCC), devrait également être conviée. Mais pour l’heure, aucune invitation n’a été adressée. Il conteste le bienfondé de la Céni à convoquer ces consultations car l’institution fait partie du problème, estime son équipe de communication.

La société civile, elle, salut ces consultations et espère qu’elles ne serviront pas de simple formalité et que la Céni va lever les doutes qui plane sur sa crédibilité. Quant à l’Association congolaise pour l’accès à la justice, elle appelle au sens du compromis « patriotique » pour des solutions consensuelles.