OPINIONS

Pour Delly Sesanga, les propos tenus par le président Tshisekedi à Mbuji-Mayi sont « d’une extrême gravité » en rapport avec la sécurité du pays

Dans une publication intitulée  »Ma conception de la sûreté de l’État contre la dérive dictatoriale en RD Congo », Delly Sesanga Hupungu, candidat déclaré à la présidentielle de 2023, condamne « avec fermeté » ce qu’il qualifie de « graves » propos tenus par le chef de l’État qui, selon lui, ébranlent les fondements de la cohésion nationale et de la concorde intérieure.

Pour le président du parti politique Envol, la constitution et les lois du pays définissent clairement la menace à la sûreté et l’intégrité du pays. Toute autre référence pour le faire est arbitraire et relève de l’abus du pouvoir, dit-il.

‘‘La dictature commence et s’entretient lorsque le pouvoir et en particulier quand le chef de l’État, décide par sa seule volonté et les zèles de ses partisans, de poursuivre toute personne qu’il accuse, à tort ou à raison, de porter atteinte à la sécurité de l’État. Dans ce cadre, les propos du président de la République tenus à Mbuji-Mayi, promettant de s’attaquer sans hésitation et sans remords à tout congolais qui mettrait en danger la sécurité et la stabilité du pays, et ce, sans égard aux droits de l’homme, sont d’une extrême gravité. Ils expriment une confusion sur la nature de l’ordre politique qui nous gouverne », déclare ce député national.

Par ailleurs, Delly Sesanga accuse le chef de l’État d’avoir prononcé un discours qui porte atteinte à la stabilité du pays et à la sécurité de son peuple.

« Je considère qu’il n’y a pas pire atteinte à la stabilité du pays et à la sécurité de son peuple qu’un régime qui s’émancipe de la constitution ainsi que des principes démocratiques et des valeurs républicaines. L’annonce de la décision d’avancer et de demeurer ainsi à la marge du respect de nos institutions et de nos lois, sous le prétexte de la sécurité et de la stabilité, porte un coup critique inacceptable au processus démocratique et à la cohésion nationale. Pourtant, la sécurité et l’intégrité territoriale du pays sont sous une menace militaire immédiate à l’Est, qui requiert davantage fermeté et rigueur dans l’action du pouvoir », souligne-t-il.

Le candidat du parti Envol à la présidentielle de 2023 estime que c’est donc un devoir du président de la République de veiller au respect intégral de la constitution. À l’en croire, il revient au peuple congolais de ne pas céder à la peur, de défendre la constitution et les lois de la République, y compris contre toute autorité qui s’en écarte.

Également Delly Sesanga demande aux démocrates de s’opposer « fermement » à ce genre de discours comme avait déclaré le feu Patrice Emery Lumumba d’heureuse mémoire. Il sied de noter que dans son discours ténu, dimanche dernier, à Mbuji-Mayi, au Kasaï Oriental, à l’occasion de la célébration de 25 ans de l’épiscopat de l’évêque de Mbuji-Mayi, le président de la République avait prévenu qu’il allait s’attaquer à tout congolais qui mettra en danger la sécurité du pays peu importe ce qu’on lui dira.

Édouard Kasereka