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Deux bébés siamois séparés avec succès pour la première fois au Tchad

Au Tchad, une équipe médiacale de l’Hôpital de la mère et de l’enfant a conduit avec succès une opération de séparation de deux bébés siamois le vendredi 21 juillet 2023.

C’est une première dans le pays pour une opération concernant de vrais siamois, a expliqué le Dr Olivier Ngaringuem qui a participé à l’opération. « On a déjà eu affaire à de faux siamois. C’est à dire que l’un des siamois n’est pas complet et vit au dépend de l’autre, donc un parasite », explique-t-il.

Selon les spécialistes, la naissance de siamois est un évènement rare. « Les siamois, c’est un cas sur cent cinqante mille (1/150 000) naissances vivantes », dit-il.

L’hôpital de la mère et de enfant a, dans le passé, séparé cinq (5) faux siamois. Dans ces cas, « quand on effectue la séparation, automatiquement la vie de l’un s’arrête et l’autre continue ». Pour la première fois les deux bébés ont été sauvés et sont dans un état stable, indique le Dr Olivier Ngaringuem. « Les deux sont stables, pas de fièvre, la douleur est sous contrôle parce qu’il y a une équipe qui passe toutes les six heures pour évaluer la douleur et faire les anthalgies », indique Dr Ngaringuem.

L’intervention a consisté à séparer deux jumelles unies par un endroit du corps. Les deux fillettes qui étaient à leur sixième jour de vie étaient liées par la paroie intérieure de l’abdomen.

Après avoir déterminé les organes en commun et le type d’opération à faire grace aux informations issues des différents scanners, l’équipe a décidé de conduire l’opération de séparation le vendredi 22 juillet à 9h (heure locale).

Des équipes composées de radiologues, pédiatres, anesthésistes et chirurgiens, ont été constituées pour conduire l’opération.

« Deux équipes dirigées chacune par un anesthésistes ont été constituées. Deux autres dirigées par des chirurgiens ont également été constituées », indique le Dr Olivier Ngaringuem qui a dirigé l’une des équipes chirurgicales.

Toutefois, indique-t-il, l’équipe des anesthésistes a été renforcée par la participation d’un anesthésiste de l’Hôpital général de N’Djamena. L’Hôpital de la mère et de l’enfant ne dispose, en effet, que d’un seul médecin anesthésiste.

Le personnel ainsi mobilisé a travaillé « ensemble sur la séparation et ensuite, les deux équipes sont allées chacune de son côté (avec un bébé) et l’intervention à continué ».

Parvenir à séparer deux siamois a été « un challenge » pour l’équipe medicale. « Le vrai noeud gordien de ce problème c’était l’anesthésie. Mais actuellement, je pense que tout s’est bien passé », se félicite Dr Ngaringuem.

Cette opération rarissime, est selon le chirurgien, la preuve « que les spécialistes ici au pays, peuvent faire quelque chose ». La plupart, estime-t-il , sont formés dans des grandes écoles africaines.

« Maintenant de retour ici, on est confronté parfois à un plateau technique qui n’est pas très bien relevé » explique-t-il. Mais, « petit à petit, je pense que, les choses sont en train de se faire », conclut-il.

sf-infos avec BBC