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Sommet d’affaires USA-Afrique : l’Afrique veut des partenariats pour transformer ses ressources

La capitale du Botswana, Gaborone, accueillait, il y a une dizaine de jours, le 15ᵉ « US-Africa Business Summit », un sommet qui s’est tenu sans le président sud-africain Cyril Ramaphosa. Les relations de l’Afrique du Sud avec les États-Unis se sont tendues depuis le début de la guerre en Ukraine, avec le choix de Pretoria de ne pas faire une croix sur ses bonnes relations avec Moscou. Un choix qui pourrait l’exclure du programme de préférence commerciale américain de l’Agoa.Selon un rapport publié l’année dernière par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), 83 % des pays du continent dépendent de leurs produits de base, ce qui les rend vulnérables aux chocs économiques.

Un problème que connaît bien la RDC, qui souhaite le faire entendre à ses partenaires, comme le détaille le ministre du Commerce, Jean-Lucien Bussa : « Le Congo cherche des investisseurs, dans le secteur minier, dans le secteur agricole, mais surtout dans la transformation de ces produits, parce que nous exportons plus des matières premières que les produits manufacturiers ou transformés. Aujourd’hui, le Congo, avec tous les partenaires, qu’ils soient Américains, qu’ils soient Chinois, qu’ils soient Européens, qu’ils soient Africains, ce que nous voulons, c’est le développement des affaires, et des bonnes affaires, où chacun gagne. »

Créer davantage de valeur ajoutée sur les matières premières 

Le projet de fabrication de batteries électriques entre la RDC et la Zambie vient par exemple s’inscrire dans cette volonté de transformer une partie des ressources du pays. Le Botswana entend lui aussi profiter davantage de ses diamants. Selon le président Mokgweetsi Masisi, le nouvel accord signé avec l’entreprise sud-africaine De Beers devrait permettre de développer davantage la transformation dans le pays des pierres brutes : « En tant que plus gros producteur, en valeur, de diamants en qualité de gemme, il est impératif que nous développions des chaînes de valeurs pour les matières premières, afin de créer plus de valeur ajoutée, stimuler l’innovation et la croissance, et créer des opportunités pour exploiter les chaînes d’approvisionnement mondiales. »

Des partenariats pour aussi augmenter en compétence 

Des efforts sont faits pour tenter d’industrialiser l’Afrique, mais ils restent embryonnaires : malgré ses ressources, le continent représente moins de 2 % de la valeur ajoutée manufacturière mondiale. Pour Ejike Egbuagu, à la tête de la société de financement Moneda basée au Nigeria, il faut désormais que ceux qui veulent entrer en partenariat avec l’Afrique réinventent leurs modèles : « Nous recherchons des partenariats plus collaboratifs, où il y a des capitaux injectés, mais aussi des technologies et des compétences. On veut voir plus d’usines, plus d’écoles techniques. Ce sont les actions dont on a besoin de la part des États-Unis, plutôt qu’une levée des droits de douane. Comment est-ce que les produits finis vont pouvoir être envoyés, alors que nous n’avons pas le savoir nécessaire ? Et dans le même temps, il faut aussi que l’on règle nos problèmes d’énergie. »

Avec le développement de la Zlecaf, le continent espère voir se développer des chaînes de valeurs régionales, notamment dans les domaines automobiles, textiles et pharmaceutiques.

SF-INFOS avec AFP