MINESSF AFRIQUE

Entre De Beers et le Botswana, une alliance (un peu) plus juste

Le premier pays producteur d’Afrique avait accru la pression ces derniers mois pour trouver avec Anglo American, détentrice du géant du diamant, un accord plus équitable. Selon les termes du contrat précédant, De Beers recevait 90 % des diamants bruts et le Botswana 10 %.

C’est la fin de plusieurs mois de négociations tendues. Le Botswana et la société Anglo American, détentrice du géant du diamant De Beers, sont parvenus à trouver un « accord de principe », ont annoncé les deux parties dans un communiqué commun diffusé dans la nuit de du 30 juin au 1er juillet.

Le premier pays producteur d’Afrique, qui tire un tiers de son PIB de la production de diamant, avait menacé de rompre les liens avec le sud-Africain, car il s’estimait lésé. Selon les termes de l’accord précédant, De Beers recevait 90 % des diamants bruts et le Botswana 10 %. En 2020, la part du Botswana avait été portée à 25%. Cet accord datant de 2011 est arrivé à terme à la fin de juin 2023. « Si nous ne parvenons pas à une situation gagnant-gagnant, chaque partie devra faire ses bagages et rentrer chez soi », avait affirmé le président botswanais, Mokgweetsi Masisi, en février. Le pays avait accru la pression le mois suivant en annonçant la prochaine conclusion d’un accord pour prendre une participation de 24 % dans le fabricant belge de diamants HB Antwerp.

Un accord de vente sur dix ans

L’entente prévoit un nouvel accord de vente sur dix ans des diamants bruts produits par Debswana, coentreprise détenue à parts égales par le gouvernement et De Beers, et une extension de 25 ans de ses licences d’exploitation minière.

L’accord donne également au Botswana 30 % de la production de diamants pour la vente, via la société d’État Okavango Diamond Company, puis 50 % la dernière année du contrat, a précisé le 1er juillet De Beers dans un communiqué à part.

L’an dernier, De Beers a tiré environ 70 % de ses approvisionnements en diamants bruts du Botswana.

© AFP